Depuis quelque temps, nous entendons parler de plus en plus de la présence de douance chez nos tous petits ou même chez les plus grands. Dans cet article, je vous invite à faire un rapide tour d’horizon de ce qu’est la douance, ainsi que la double exceptionnalité.
Selon François Gagné, la douance se définit comme étant des aptitudes supérieures à la moyenne dans un ou plusieurs domaines d’habiletés (habiletés intellectuelles, créatrices, perceptuelles, sociales, musculaires et liées au contrôle moteur). Bien entendu, ces aptitudes sont influencées par la culture, la situation géographique et économique. La douance en tant que telle n’est pas négative, elle est un processus développemental et non un trouble ou un syndrome. De plus, de grandes différences sont observables entre les garçons et les filles doués ainsi qu’entre chaque individu doué. Il est primordial d’être attentif aux besoins de la personne puisqu’elle est totalement unique. Cela fait donc en sorte qu’il est parfois difficile d’identifier la douance chez certains individus. La conception du cerveau chez les personnes douées n’est pas différente, mais, sur le plan fonctionnel, il est possible d’observer que le cerveau est plus efficace, mieux organisé et plus performant. Cela fait donc en sorte que moins d’énergie est dépensée inutilement et moins d’effort est mis pour certaines tâches cognitives.
Ceci étant dit, être doué n’est malheureusement pas synonyme de réussite scolaire. Dans la recherche, trois niveaux de difficulté sont recensés, soit dans les relations sociales, dans la confiance en soi et en les autres et dans le travail surtout pour ce qui est de l’organisation et de l’effort. Essentiellement, la souffrance de ces personnes est de vivre dans un monde qui ne les comprend pas, mais qui, elles, le comprennent trop bien. Nous comprendrons que les enfants doués vivent un décalage entre leur maturité intellectuelle et leur développement affectif. Cela accentue leurs angoisses puisqu’ils comprennent ce que les autres enfants ne comprennent pas nécessairement. De là ressortent souvent les questions sur la mort et toutes sortes d’autres questionnements existentiels que nous n’avons pas l’habitude d’entendre chez les enfants. Le doute fait aussi partie intégrante de leur vie. Il est donc important d’être à leur écoute et d’être rassurant. Pour établir le lien de confiance, les règles et les lois sont très importantes. Le sentiment d’injustice est très fort chez ses enfants et ils se sentent souvent invalidés. Ne restez pas surpris par leur argumentation, cela est un bon moyen de communication avec eux. De plus, lorsque nous voulons établir une règle, il est essentiel d’expliquer la raison de celle-ci pour avoir la collaboration entière de nos enfants doués et bien d’autres. Pour s’y faire, les valeurs qui se cachent derrière ces règles permettent une explication juste et de faire du sens pour eux. Il ne faut pas oublier que ces enfants comprennent rapidement l’abstraction, mais ils ont un grand besoin de sens. Ils demeurent des enfants en apprentissage! En tant que parent ou intervenant, il est de notre devoir d’être un guide sans failles, car nous serons testés et observés. Nous devons donc être fiables et accepter parfois de nous tromper. Pour terminer, l’organisation, l’étude et l’effort doivent être enseignés explicitement assez tôt dans le parcours scolaire puisqu’ils n’y sont pas habitués.
D’un autre côté, la douance peut coexister avec un trouble ou une difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, ce qui se nomme la double exceptionnalité, par exemple, un enfant doué pourrait aussi être dyslexique. Dans ce cas, un effet de masquage peut faire en sorte qu’un ou l’autre soit difficilement identifiable. Dans notre exemple, la dyslexie pourrait cacher la douance en faisant sous-performer l’enfant. Dans le cas contraire, la douance pourrait masquer la dyslexie puisque les altérations fonctionnelles seraient moins visibles en regard de la norme et non de son potentiel. En milieu scolaire, avec les enfants doubles exceptionnels, les interventions sont souvent choisies en fonction du trouble associé, mais il ne faut pas oublier de nourrir la douance en adaptant les demandes en fonction des difficultés rencontrées.
Bref, il est très rare de voir un enfant doué seul dans sa famille. Très souvent, les professionnels parleront de famille douée. Peut-être retrouvez-vous certaines ressemblances avec vous-mêmes dans cet article?
Petites astuces :
- Ayez toujours une collation non loin! Les personnes douées ne brûlent pas les glucides de la même manière. Elles ont donc souvent faim après avoir fait un effort!
- Les doués aiment apprendre, mais pas se faire apprendre! Visez la collaboration et la communication!
- Utilisez des allégories, des métaphores et la philosophie pour répondre aux questionnements sur la vie, la mort, l’amour, la justice, etc.
«Être surdoué, c’est l’émotion au bord des lèvres, toujours, et la pensée aux frontières de l’infini, tout le temps.» -Jeanne Siaud-Focchin
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