La dyspraxie

Par Marie-Josée Lessard

Notre série se poursuit aujourd’hui dans cet article qui aborde une des DYS les moins connues, soit la dyspraxie.

D’abord, la dyspraxie, aujourd’hui nommée de façon internationale comme étant le trouble du développement de la coordination (TDC), est un trouble neurologique qui affecte le contrôle, la coordination et la planification d’un geste moteur.

Il existe plus précisément 8 types de dyspraxies. Les enfants dyspraxiques peuvent en cumuler plusieurs.

Les voici 

Dyspraxie constructive : difficultés avec les activités liées à l’assemblage

Dyspraxie visuospatiale : difficultés à organiser le geste et du globe oculaire; difficultés à se repérer

Dyspraxie idéatoire : difficultés à utiliser et à manipuler des objets et/ou des outils

Dyspraxie idéomotrice : difficultés à imiter des gestes

Dyspraxie de l’habillage : difficultés à faire les gestes concernant l’habillage (boutonner, lacer, zipper…)

Dyspraxie bucco-faciale (à ne pas confondre avec la dysphasie) : difficultés à effectuer tous les gestes nécessitant la bouche comme articuler, parler, siffler…

Malgré les différents types, on les regroupe le plus souvent en deux dyspraxies, soit la dyspraxie verbale et la dyspraxie motrice.

 

Les enfants atteints de dyspraxies devront apprendre à pallier leurs difficultés à l’aide d’adaptations et de stratégies pouvant être mises en place autant à la maison que dans les milieux scolaires. En voici quelques-unes :

1- Décortiquer les tâches complexes en de multiples petites actions qui pourront être décrites verbalement.

Exemple : Décrire les étapes nécessaires pour bien mesurer à l’aide d’une règle.

2- Soulager la production écrite en passant par l’oral ou par l’utilisation d’outils technologiques.

Exemples:

  • Utiliser différents claviers
  • Substituer la souris (zone tactile, joystick, trackball)
  • Utiliser des logiciels de reconnaissance vocale et de traitement de texte (Word Q, Lexibar)
  • Utiliser des logiciels pour la géométrie (Géogébra , géonext)

 3- Adapter le matériel donné à l’élève

Exemples :

  • Éviter des textes à lire avec trop d’images
  • S’assurer de bien séparer le texte et d’utiliser un plus gros caractère
  • Favoriser l’utilisation de papier quadrillé en mathématiques

 4- Offrir à l’enfant des aide-mémoires ou des séquences visuelles sur les étapes à suivre pour réaliser une tâche

Exemple :  Étapes à suivre pour s’habiller pour aller à l’extérieur sous forme de pictogrammes

5- Ajuster les attentes lors de nouveaux apprentissages

Exemples :

  • Laisser plus de temps à l’enfant pour réaliser l’apprentissage
  • Féliciter l’enfant qui a réussi la première étape seule d’une séquence même si la séquence comporte plusieurs étapes

 

À retenir : l’enfant dyspraxique n’est pas paresseux ni non motivé. Ils ont besoin de plus de temps et de plus de stratégies pour encoder les différents apprentissages faits sur le plan moteur. L’ergothérapeute, l’orthophoniste et l’orthopédagogue sont des professionnels pouvant grandement aider ces élèves.

 

Pour en apprendre davantage :

Deux livres des éditions du CHU Sainte-Justine :

  • Sylvie Breton, France Léger, Mon cerveau ne m’écoutent pas, comprendre et aider l’enfant dyspraxique, collection parlons parents, 2018.
  • Évelyne Pannetier, La dyspraxie, une approche clinique et pratique collection intervenir, 2007.

Autre : Amanda Kirby, Lynne Peters, 100 idées pour venir en aide aux élèves dyspraxiques, édition Tom Pousse, 2019.

  

Références web :  

CENOP :  https://cenop.ca/troubles-apprentissage/dyspraxie/

https://www.dyspraxies.fr/dyspraxies/

https://www.numero1-scolarite.com/documents-pedagogiques/dyspraxie/les-dyspraxies-quest-ce-que-cest-definitions/

Denis, Nathalie, Adaptation des pratiques pédagogiques pour la clientèle en formation générale des adultes et en formation professionnelle, Commission scolaire de la Rivière-du-Nord, décembre 2009.

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