La dysorthographie

Par Marie-Josée Lessard

La dysorthographie est un trouble d’apprentissage fortement lié à la dyslexie, soit le trouble présenté dans l’article précédent. Il s’agit d’un autre trouble neurologique qui affecte, cette fois-ci,  le développement de l’orthographe et la maîtrise de celle-ci.

Il existe trois types de dysorthographie et voici les différences entre elles :

Dysorthographie phonologique : elle est la forme la plus fréquente et elle empêche les élèves atteints d’effectuer les bonnes correspondances graphème-phonème (lettre à écrire versus le son entendu), de mémoriser les sons complexes des mots, de bien écrire des mots nouveaux ainsi que d’appliquer les règles grammaticales.

Dysorthographie de surface :  cette forme empêche les élèves de mémoriser l’orthographe des mots. Contrairement à la forme phonologique, ils sont capables de faire correspondre les sons entendus avec les lettres écrites donc ils écrivent aux sons entendus, et ce, même s’ils ont étudié la réelle orthographe du mot. Ainsi, le même mot dans un texte peut être orthographié de trois façons différentes.  Ils ont aussi de la difficulté à recopier des mots correctement et ils en compliquent l’orthographe.

Dysorthographie mixte : comme le décrit son nom, la dysorthographie mixte englobe les deux formes expliquées ci-haut.

Il est normal que les enfants éprouvent des difficultés lors de l’apprentissage des notions grammaticales et d’orthographe. C’est pourquoi les neuropsychologues suggèrent de laisser passer la 1re et la 2e année avant d’investiguer plus loin dans le but de poser un diagnostic de dysorthographie.

Si vous avez un doute ou si votre enfant a une dyslexie, voici quelques stratégies que vous pouvez mettre en place pour l’aider. Ces stratégies sont aussi bonnes pour tous les élèves qui doivent apprendre l’orthographe des mots.

  • Favoriser la création d’images mentales 

Exemple : jouer avec les mots en incorporant des images dans les mots et des codes de couleurs, découper des mots en syllabes avec les ciseaux et les replacer dans le bon ordre, etc.

  • Utilisation d’aide-mémoire pour les sons

Exemple : les sons sont associés à une image. Il est préférable d’utiliser la même référence afin de ne pas mélanger l’élève. En effet, si le d est représenté par un dinosaure, toujours utiliser cette référence autant à la maison qu’à l’école.

  • Modéliser et verbaliser souvent les étapes nécessaires pour écrire un mot

Exemple : Expliquer comment découper le mot en syllabes, comment faire le son des lettres pour l’écrire, comment relire mes mots pour trouver mes erreurs, etc.

 

En milieu scolaire, les moyens d’adaptation pouvant être proposés sont généralement les suivants :

  • Tiers temps supplémentaire
  • Utilisation d’outils technologiques: prédicteur de mots, correcteur orthographique, synthèse vocale
  • Utilisation d’aide-mémoire
  • Dictée trouée ou correction des mots à l’étude seulement
  • Permettre à l’élève de répondre oralement lorsque l’écriture n’est pas évaluée

 

Pour avoir davantage d’idées : Reid Gavin, Green Shannon, 100 idées pour venir en aide aux élèves dysorthographiques, éditions Tom Pousse, 2020.

De Hemptinne , Delphine, Dysorthographie : 50 fiches pour aider son enfant à écrire, éditions deboeck, janvier 2022.

 

Références :

Dyspositif : https://www.dys-positif.fr/quels-sont-les-differents-types-de-dysorthographie/

Denis, Nathalie, Adaptation des pratiques pédagogiques pour la clientèle en formation générale des adultes et en formation professionnelle, Commission scolaire de la Rivière-du-Nord, décembre 2009.

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